La femme Européenne (Partie 1)
La femme dans le paganisme nordique, passé et présent, Tradition et identité
Anne-Laure d'Apremont
Lorsque
l'on évoque le paganisme nordique, aussitôt se dresse devant nos yeux
l'image du géant blond, portant épée et bouclier comme si les valeurs
masculines et guerrières étaient prédominantes dans le monde du Nord.
L'archétype surgissant immédiatement est de type machiste car ledit
géant blond est naturellement emprunt de brutalité et d'autoritarisme.
On se réfère à un viking plutôt stéréotypé que réel. Cette image
d'Epinal, très restrictive, fait l'impasse sur les siècles précédents
où le paganisme dominait car l'on oublie que la période viking est
essentiellement chrétienne. Nous y ferons quelques incursions lorsque
ce sera nécessaire. Notre propos concerne davantage le côté
germano-scandinave de la tradition nordique mais cette dernière
pourrait aussi bien comprendre un volet sur les Baltes ou les Russes
car en dépit des différences ethniques, il existe une communauté
spirituelle. Je tiens à préciser que cette intervention se définit plus
comme un témoignage personnel qu'une recherche de type universitaire
stricto sensu car la tradition et l'identité sont à mon sens une
question d'expérience et de vécu, de sensibilité même, plus qu'un sujet
théorique que l'on doit aborder d'une manière froide et abstraite.
Puisque le sujet de la présente conférence porte sur la tradition et
l'identité, il n'est pas inutile de rappeler ce que fut la tradition
nordique d'un point de vue féminin et comment l'identité féminine
s'incarna. Nous allons passer en revue la condition et la place de la
femme dans la société scandinave ainsi que la place fondamentale des
déesses dans le panthéon germano-scandinave, hélas méconnue et
déformée.
Ainsi, l'étude des sociétés germano-scandinaves
nous enseigne que les femmes étaient réellement respectées, ce que
prouve la législation de cette époque. Dans Moeurs et Psychologie des
anciens Islandais, Régis Boyer a même écrit : "La femme était l'âme
d'une société dont l'homme n'était que le bras." (1)
Dans La Germanie,
Tacite parle de " la valeur sacrée de la femme ". Hommes et femmes
avaient chacun un rôle bien défini et se respectaient mutuellement.
L'on constate donc que la femme, loin d'être un personnage sans âme
comme ont tenté de le faire croire certains hommes d'Eglise par la
suite, occupait un place à part entière et était vénérée comme
l'incarnation d'une déesse. En témoigne encore le fait que la bière,
boisson sacrée par excellence chez les anciens hommes du Nord, était
fabriquée par les femmes. Si elles ne se mêlaient pas directement des
affaires publiques, elles incarnaient le pilier du clan. Elles
exerçaient aussi une influence lorsqu'une décision s'imposait
concernant les procès, les alliances et diverses questions matérielles.
Certes, les mariages étaient arrangés et constituaient une alliance
d'intrêts mais la future épouse devait donner son accord. Et
lorsqu'elle était mariéée, on la traitait avec respect. Elle pouvait
divorcer pour un motif valable comme le non-respect des clauses
maritales préalablement établies ou même en raison des railleries
insupportables de son mari. Si celui-ci venait à décéder, elle en
héritait. Cet héritage comprenait outre la dot qu'elle avait apportée,
le douaire, c'est-à-dire l'équivalent fourni lui par l'époux. Dans les
temps reculés, la société était de type matriarcal et endogamique,
guidée par une aînée, une déesse mère, avec un conseil féminin selon
les conclusions de Maria Gimbutas dans The Civilisation of the Goddess. Le mot anglais husband,
"mari" est lié à la matrilinéarité qui dominait alors, la lignée
maternelle ayant davantage d'importance que la lignée paternelle. Le husbondi norrois ou husbonda
vieil anglais signifiant "celui qui tient la maison" ou l'habitant de
la maison". Il s'agissait en fait de l'homme qui lors de son mariage
venait travailler et vivre dans la maison de son épouse. Puis après les
diverses migrations, notamment en Angleterre, les femmes pouvaient
possder des demeures en leur nom propre comme le démontre par exemple,
le Domesday Book.
La femme apparaissait généralement
peu dans la vie publique pour des questions d'ordre physique avant tout
: les procès, par exemple, se finissaient souvent en pugilats tout
comme les althing. En revanche, elle pouvait s'y faire représenter. Les
femmes exerçaient leur souveraineté au sein de leur foyer en portant
les clés de la maisonnée à la ceinture. Et il ne s'agissait pas
seulement des clefs de la porte d'entrée mais de celles des coffres
recelant les objets précieux appartenant au clan. Elles s'occupaient de
toutes sortes de tâches matérielles comme la préparation des repas,
l'approvisionnement sans oublier le tissage qui ne consistait pas
seulement en la fabrication des vêtements mais aussi en celle du
vadmal, l'étoffe de bure qui servait de monnaie d'échange lors des
voyages à l'étranger. L'éducation des enfants lui revenait et en
partie, semble-t-il, leur instruction.
Soulignons enfin une
de ses fonctions et non des moindres au regard de cette socité
nordique, celle de gardienne des traditions. Un homme en effet n'avait
pas d'existence légale s'il n'était pas capable d'énumérer ses ancêtres
et collatéraux sur plusieurs générations. La femme enseignait donc à
ses enfants son lignage et celui de son époux. Elle incarnait
véritablement la mémoire du clan. En outre, nous avons dit que la femme
était absente de la vie publique en général mais l'histoire compte
nombre de reines qui assurèrent règnes et régences. Citons pour mémoire
Gunnhildr de Norvège, Algiva, Astrid, Olga sur laquelle les historiens
ne parviennent pas à s'accorder mais il s'agit toujours d'une
européenne du grand Nord. Pensons encore à Audr qui deviendra une
figure légendaire dans l'Islande du XIIIè siècle. Les sagas dépeignent
toujours les femmes comme respectables et respectées même si elle
provoque des conflits que les homme sont obligés d'apaiser. Nous sommes
loin des images un peu mièvres qui envahiront la littérature classique
par la suite. C.S.Lewis a fait une remarque à ce propos, un peu
outrancière peut-être mais reflétant en partie la réalité : "Les
Norrois traitent leurs femmes non comme des femmes mais comme des
gens." (The Allegory of Love).
Tout le monde connaît l'existence de ces magiciennes-prophétesses, qui
pratiquaient la divination, les volvas. Elles nous permettent d'aborder
le rôle religieux de la femme car aujourd'hui, les débats sur l'entrée
des femmes dans le clergé animent les autorités présidant aux
monothéismes chrétiens mais c'est oublier que celles-ci assumèrent
autrefois une charge spirituelle, partout en Europe. Les seidkonas
pratiquaient, quant à elles, le seidr, type de magie impliquant la
transe et servant à communiquer avec d'autres dimensions de la réalité.
Un mot vieil-anglais, haegtessa, fait référence aux prêtresses que l'on
consultait pour des questions concernant le clan. Elles arbitraient les
querelles, participaient aux conseils de guerre. Bien évidemment leur
rôle équivaut à celui des volvas et en comprend d'autres. Les sources
islandaises évoquent les gythias, c'est-à-dire les prêtresses présidant
aux rituels. La fonction de toutes ces prêtresses est multiple :
prophétesses, magiciennes, guérisseuses et législatrices puisqu'elles
exprimaient la loi et jouaient un rôle d'arbitre dans les conflits.
Certains termes sont ensuite passs dans le vocabulaire profane pour
désigner les sorcières avec toute la connotation maléfique que le
pouvoir eccléésiastique s'est ingénié à placer ici. Ainsi, dans les
langues indo-européennes, l'étymologie des noms servant à désigner les
sorciers et sorcières renvoient à l'idée de connaissance. Prenons deux
exemples : le mot witch en anglais et le mot vedun ou vedunja en russe
sont construits sur la racine *wid-, "connaître", cette même racine
sanskrite qui a donné le Veda, représentant la quintessence de la
connaissance chez les Hindous. Nous sommes loin des pratiques
sataniques ! La sorcellerie de nos campagnes montre combien l'homme et
la femme étaient égaux dans leurs fonctions et prérogatives. Ils
étaient mis au même rang et les paysans les redoutaient et les
admiraient tout à la fois. C'est d'ailleurs par les pratiques sorcières
que l'on a continué à reconnaître la femme dans sa fonction religieuse
et magique.
Quant à la religion nordique proprement dite,
elle était -et reste- dans son essence très féminine. Il suffit
d'examiner le panthéon germano-scandinave pour s'en convaincre. Toutes
les déesses nous ramènent à l'idée d'élévation spirituelle, de lumière
et de corps de gloire. Elles sont des exemples dont nous pouvons nous
servir chaque jour pour évoluer et aussi des clefs vers ces mondes
autres auxquels nos sens n'ont pas un accès direct. Les déesses nous
invitent à la Connaissance des mystères de notre monde, du visible à
l'invisible. La place prépondrante parmi les déesses revient
naturellement à Frigg, épouse du dieu Wotan, dont le nom signifie "la
Dame" et l'habit de faucon suggère l'ascension. Frigg est la grande
souveraine car elle connaît le destin des êtres. Ce sont toujours des
êtres fminins qui sont autorisée à lever un morceau du voile.
Finalement quel élément revêt plus d'importance que ce fameux Destin,
en particulier dans une religion où il est tout, où les dieux comme les
hommes y sont soumis ? Ce sont les Nornes qui possèdent une demeure
sous l'Arbre du Monde, l'axe primordial, symbole de l'équilibre
parfait, du cosmos après le chaos, et tissent le destin des êtres. Urd
est la Norne du passé, Verdandi celle du présent et Skuld, celle du
futur, mais, et c'est ici que les choses deviennent intéressantes, pas
d'un futur absolu, plutôt de "ce qui pourrait advenir. Ainsi, on peut
supposer que si les dieux avaient fait ce qu'il fallait, leur destinée
aurait été autre. Cet exemple doit nous servir de phare à nous qui
revendiquons notre paganisme, nos traditions et notre identité. Nous
sommes loin des idées de "karma", de passivité engendrée par une
implacable fatalité. Il n'est jamais trop tard, nous sommes toujours en
mesure d'agir et cela, sur divers plans : physique, psychologique,
spirituel.
Revenons brièvement à Frigg pour rappeler
qu'elle connaît aussi le langage des végétaux, minéraux et animaux
puisque tous, sauf une pousse de gui négligée, lui promettent de ne
nuire d'aucune manière à son fils, Balder. Cette faculté nous montre à
quel point notre environnement n'est pas neutre. Tout est vie et
langage. Chaque élément est détenteur d'un esprit. Nous pouvons aussi
en tirer des conclusions pour nous en tant qu'individus mais aussi
membres de la société. A notre tour, nous pouvons essayer de nous
mettre en résonance avec notre environnement et pourquoi pas de
décrypter ce qui nous entoure. La Nature peut nous délivrer des
messages, fournir des réponses aux questions que nous nous posons.
Ensuite, nous avons aussi la preuve qu'un combat pour la défense de
l'environnement, l'écologie, ne peut s'inscrire que dans une
perspective sacrée et pas seulement purement économique et
matérialiste. Certaines expériences ont été menées en ce sens et
quelles que soient les dérives qui ont pu en découler, ces expériences
reconnues scientifiquement sont intéressantes et porteuses d'espoir.
Les déesses nous invitent encore à prendre conscience de l'importance
du clan et des ancêtres. Ainsi, la Connaissance est aussi l'apanage de
Saga qui incarne la mémoire du peuple. Elle nous rattache à nos
ancêtres dont le culte s'est aujourd'hui perdu dans le fond des âges et
échappe à nos contemporains. Il ne s'agit pas de vénérer les ancêtres
par crainte d'un châtiment ou pour simplement se les concilier et
obtenir quelque gain mais de se rappeler la valeur du sang, considéré
autrefois comme véhicule de l'âme. Le culte des ancêtres nous rattache
à notre chaîne familiale et outre une valeur sacrée, il comporte un
aspect psychologique non ngligeable, surtout en cette période où la
modernité conduit à l'errance. La psychologie moderne montre combien
l'influence des ancêtres est importante sur notre comportement actuel
même si elle est inconsciente. Un drame, par exemple, non exprimé
verbalement mais inscrit dans l'inconscient produira des effets à notre
insu. Passé, présent et futur sont inexorablement liés, ce que démontre
cette chaîne des ancêtres. C'est ainsi que la tradition permet à notre
identité de surgir.
Les divinités quelles qu'elles soient
et leurs mythes peuvent aussi nous aider en nous montrer la voie de la
transmutation. A son tour, Gefjion ("la dispensatrice) , la patronne
des jeunes filles, évoque celle-ci. Elles est vierge et servie par
toutes les femmes qui meurent vierges. Son nom la rattache à la terre
en tant que dispensatrice accordant l'abondance et sa virginité est
naturellement à rapprocher de celle la terre avant les semailles. Cette
virginité doit enfin se comprendre sur un plan spirituel et symbolique.
Aucune notion de morale chrétienne n'intervient ici. Il s'agit d'un
état de pureté intérieure après un processus de purification qui permet
d'aborder une autre étape sur le sentier spirituel. L'état de virginit
est celui de la non-manifestation, un état au-delà de l'espace et du
temps, une sorte d'empire du Milieu, c'est-à-dire de l'homme accompli.
Julius Evola décrit cet état de la façon suivante :
"En
réalité, ce qui importe le plus dans tout cela, c'est la capacité de la
materia prima de recevoir toute forme et de s'en imprégner sans être
jamais épuisée, sans être possédée dans sa racine ultime. La virginité
par conséquent, désigne ici le fait d'être insaisissable, abyssale, le
caractère ambigu et élusif de la "femme divine"... " (2)
L'image de Fulla dont le nom signifie "plénitude", incarne cette femme
divine, parvenue à la réalisation de son être. Servante de Frigg, elle
a la garde de ses chaussures et porte son coffret. Son front est ceint
d'un bandeau d'or, il ne peut que faire penser à l'aura dorée que l'on
perçoit après l'émergence du plus subtil. Quant aux chaussures et au
coffret, sans doute peut-on comprendre ces symboles comme ce qui mène
vers le trésor caché et le trésor lui-même, c'est-à-dire le cheminement
vers la connaisance.
Les déesses embrassent le champ
céleste et à son tour le champ terrestre. Le culte de la terre revêt
une grande importance dans le paganisme nordique. Différentes déesses
l'incarnent : la Terre-Mère est symbolisée par Jord, la terre hivernale
par Skadi.. La déesse qui incarne le réveil printanier de la nature est
Ostara dont le nom a donn "Easter" en anglais et "Oster" en allemand
pour Pâques. Il est intressant de noter que seul Bède la Vénérable
mentionne cette déesse mais dans les mouvements païens nordiques
actuels, en Grande-Bretagne ou aux États-Unis, elle attire une ferveur
particulière. Elle a donné son nom, entre autres, au cercle interne de
l'Odinic Rite.
Ciel, Terre et royaume caché...Voici Hel, "la dissimulatrice", déesse
du royaume des morts qui comporte neuf demeures. Si les chroniqueurs
chrétiens en ont donné une description terrifiante émanant de leurs
propres croyances, son étymologie nous invite à réfléchir sur ce
qu'elle est réellement et ce qu'elle incarne, la mort. Elle
"dissimule", c'est-à-dire qu'elle rend invisibles les êtres défunts aux
yeux des vivants, nous prouvant qu'ils ont franchi une étape, un
passage. Ils n'ont pas disparu. Le royaume de Hel ayant revêtu toutes
les apparences de l'enfer chrétien, il était donc logique que celle-ci
apparaissent sous les traits d'un diable en jupons. Mais elle est en
réalité la gardienne d'un seuil. Nous trouvons grâce à un mythe féminin
la réponse à la question principale que nous nous posons tous, celle de
la mort. A notre époque, on tente totalement d'occulter la vieillesse,
de la retarder, de retarder l'échéance de la mort. Cette période de la
vie n'est plus un signe de sagesse, elle ne signe plus l'expérience.
Bien sûr, on peut entendre celle-ci sur un plan symbolique, voire
spirituel, la mort à soi-même après une transformation intérieure.
Walkyries, Dises et Nornes jouent aussi le rôle de gardienne du seuil
et du passage entre les sphères invisibles au monde profane. Les
premières, vierges guerrières au service du dieu Odin, choisissent les
guerriers qui doivent tomber au combat puis les ramènent au Walhalla.
On peut supposer alors que le terme "guerrier" ne renvoie pas à un sens
purement physique. Le "héros" d'autrefois n'était pas seulement le
vaillant combattant. La guerre n'est pas tant le combat extérieur,
contre des ennemis tangibles que le combat intérieur, lutte sans merci
contre le ""petit moi".
Enfin, et j'en aurai terminé avec
ce tableau des déesses en tant qu'exemples pour nous-mêmes et pour
notre compréhension du monde, des mondes et de leurs mystères, le cas
d'Idunn mérite toute notre attention. Puisqu'elle est la gardienne des
pommes d'or, du secret de l'immortalité, les dieux rajeunissant grâce à
celles-ci, elle défie l'espace et le temps. Toutes les barrières
qu'échafaude notre conscience ordinaire, sont abolies. La quête
d'immortalité est un rêve qui a alimenté le vampirisme ou l'alchimie,
ou encore d'autres sentiers spirituels. La question de l'espace et du
temps est l'une des préoccupations majeures des scientifiques et il
serait intéressant d'établir un parallèle entre un mythe tel que
celui-ci et les théories scientifiques de ces vingt dernières années
sur le sujet.
Il existe encore maintes déesses que nous ne
pouvons aborder en détails ici. Nous pourrions évoquer les archétypes
dérivés des déesses comme les personnages féminins liés au Jul dont le
symbolisme est lui aussi très riche. L'important est de comprendre
qu'elles peuvent nous aider dans notre recherche. Ainsi apparaît la
possibilité de vivre un paganisme qui n'est pas désincarné, s'étendant
des plus hautes sphères jusqu'à nos préoccupations les plus immédiates.
Nous avons examiné différents aspects de la sociét et de la
religion païennes mais une réflexion plus poussée sur la rôle de la
femme aujourd'hui et la manière dont elle peut vivre le sacré est
ouverte et chacune peut y apporter sa contribution. De plus en plus,
les femmes jouent un rôle actif pour promouvoir leurs traditions et
leur identité et qui toutes, ont une personnalité intéressante : Freya
Aswynn en Grande-Bretagne, Sigrun von Schlishting en Allemagne, qui
restaure aussi un château en Pologne, Else Christiensen aux états-Unis
qui, elle, a effectué un séjour en prison. Les groupes païens nordiques
ou odinistes (je n'apprécie pas trop ce terme réducteur) suscitent
l'intérêt de plus en plus de femmes. Le cas de la France est
particulier car beaucoup de femmes isolées cherchent à s'engager
davantage mais pour toutes sortes de raisons, l'adhésion à un groupe
n'est pas évidente. La France est dominée par son caractère latin et
les gens n'ont souvent pas conscience de leurs racines ou à un niveau
très superficiel.
Il est bien évident que l'on ne peut
remonter en arrière tant notre civilisation a changé, peut-être
cependant pouvons-nous tenter de nous adapter aux circonstances mais il
existe plusieurs voies pour qu'enfin notre tradition et notre identité
s'affirment. Nous observons une inversion totale des valeurs et
celle-ci ne date pas d'aujourd'hui. Il semble que les hommes ont perdu
la conscience des valeurs masculines et que les femmes ne ressentant
pas la force et la sécurité nécessaires chez leurs compagnons se
battent sur leur terrain pour trouver cette sécurité et avoir
l'impression d'exister. Notre réflexion peut s'orienter dans plusieurs
directions : ainsi, la réhabilitation du rôle de mère est-elle
fondamentale. Si nous voulons prétendre agir sur la société, il faut
commencer à la base. Ensuite, je crois qu'il est nécessaire de
réhabiliter les valeurs dites féminines comme l'intuition et la
réceptivité et en revenir à notre environnement immédiat, la nature,
les saisons, les éléments, l'air, la terre, le feu, l'eau. Les
médecines traditionnelles, chinoises, ayurvédiques, avaient pourtant
bien compris que c'est un déséquilibre de ces derniers à l'intérieur de
corps et au niveau des corps énergétiques, qui engendre les maladies.
En astrologie également, les éléments sont indispensables pour
comprendre la psychologie d'un être. Ces choses toute simples sont
"passées à la trappe", or c'est en retrouvant les sens des éléments et
des cycles que l'on peut rétablir un ordre naturel. La femme un vecteur
intééressant pour cela puisqu'elles possèdent des prédispositions
naturelles. Et les hommes doivent aussi prendre conscience de leur
partenariat. Le féminisme a placé en rivalité hommes et femmes alors
que c'est en coopérant que nous parviendrons à construire. Une femme
qui revendique son paganisme peut essayer de retrouver le chemin des
dieux et déesses des temps anciens. L'action au quotidien au sein du
foyer ou d'une association, n'est pas la seule voie possible. Sa vie
spirituelle peut être riche. Le sentier vers les dieux, c'est aussi
retrouver sa dimension intérieure la plus sacrée pour pleinement
reconquérir son identité.
1. Régis Boyer, Moeurs et Psychologie des anciens Islandais, p.107, Editions du Porte Glaive, Paris, 1986.
2. Métaphysique du sexe, Paris, 1989, p.173
J'aimerais aborder ce thème pour montrer aussi, que nous autres peuple des forêts ne portons pas en nous cette "haine intrinsuèque de la femme" importée par les religions du désert qui sous couvert de culpabilisation asservisse la femme Européenne! Tout comme il nous faut affirmer que nous ne sommes pas raciste mais ethnodifférencialistes, il faut affirmer que nous ne sommes ni sexiste ni machiste, mais encore mois féministes! Il y à des différences fondamentales entre les sexes ( que ce soit physique comme spirituel) , elles sont là, les nier serait absurde, les utiliser pour asservir l'autre, tout autant! Reconnaissons juste ces différences et respectons les! Mais n'oublions jamais que les femmes doivent avoir tout notre respect car elles sont la clé de voûte de notre civilisation!