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Europe identité
6 janvier 2005

La Bataille du Kahlenberg




Comme Poitiers en 732 et Grenade en 1492, Vienne en 1683, est un haut lieu de la résistance européenne millénaire à l'expansionnisme musulman.

Le 12 septembre 1683, au matin, un voile de brouillard recouvre la colline du Kahlenberg qui domine Vienne, la capitale du Saint-Empire.

Depuis deux mois, la ville est assiégée par les Turcs. Mais aujourd'hui, l'armée européenne venue secourir les Viennois est sur le point de donner l'assaut aux Ottomans.

Pour l'heure, elle assiste à la messe préparatoire, dite par le capucin frioulan Marco d'Aviano, conseiller spécial de l'Empereur Léopold Ier. Dans son prêche, il remémore à tous les innombrables atrocités commises par les Turcs et leurs alliés bosniaques, tziganes et albanais en Serbie, en Hongrie, en Carinthie et dans le Frioul...

Le Roi de Pologne, Jean III Sobieski, est le Commandeur de cette armée qui s'apprête à affronter un adversaire supérieur en nombre : face aux 150 000 Turcs, dotés d'une artillerie de gros calibre dont personne ne dispose en Europe, il ne dispose que de 70 000 hommes.

Au même moment, côté ottoman, l'armée du Grand Vizir Kara Mustapha (Mustapha le Noir) est rassemblée derrière la bannière du Prophète que leur a confiée le Sultan Mohammed IV et haranguée par le Cheik Vani Effendi qui, à la suite du passage de la comète de Halley, prévoit la victoire mondiale de l'Islam sur les peuples chrétiens.

Bientôt, la bataille fait rage. Elle va durer la journée entière, avec des fortunes diverses jusqu'à ce que le Prince Eugène de Savoie, chef de la cavalerie impériale parvienne, à la tête de ses cavaliers polonais, épaulés par six mille lances lombardes, à percer la ligne de siège des Turcs. Il réussit ainsi à pénétrer dans la ville et à porter secours aux Viennois épuisés.

À la tombée du jour, les Turcs abandonnent le terrain, laissant derrière eux près de 15 000 morts et une bonne part de leur artillerie.
Vienne a tenu bon, Vienne est libérée.
Lors du Te Deum solennel dans la Cathédrale Saint-Étienne, c'est encore le Père d'Aviano qui officie. Il n'hésite pas à inviter l'Empereur, le Roi de Pologne et le Prince Eugène à continuer la guerre jusqu'à la libération de Budapest et de Belgrade.

Seize années plus tard, en 1699, le chef-d'oeuvre diplomatique du Père Marco est achevé lorsque, après avoir été chassé de Carinthie d'abord, puis de Slovénie, de Croatie, de Hongrie, de Transylvanie et d'une bonne partie du territoire serbe, l'Empire Ottoman signe la paix de Karlowitz, par laquelle il renonce à conquérir l'Europe continentale.

Grâce à l'inspiration du Père Marco d'Aviano, au bon sens des souverains de la Chrétienté et au courage de ces 70 000 soldats accourus de tout le continent pour défier un ennemi deux fois plus nombreux, la "Porte de Fer" du Danube est demeurée infranchie. À l'abri de la menace musulmane, les peuples d'Europe vont pouvoir continuer à vivre et à prospérer.
Si, pour nous, les acteurs de cette page héroïque sont méconnus, Polonais, Viennois et habitants du Frioul, eux, se souviennent.

Les premiers, de Jean Sobieski, l'un de leurs plus grands rois ; les seconds, de la résistance acharnée de leurs ancêtres ; les derniers, du Père Marco d'Aviano, qu'ils ont honoré à leur manière, non seulement en donnant son nom à l'aéroport de leur capitale régionale, Trieste, mais surtout en entreprenant sa demande de béatification, malgré les cris de protestation des ethno-masochistes locaux, qui le tiennent pour un dangereux "belliciste".



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