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Europe identité
8 février 2005

Pourquoi les Verts devraient être politiquement incorrects





Cet article que je vous retranscris ici vient du journal "the Ecologist" qui est loin d'être un journal "fasciste"ou quoi que ce soit d'autre, qui nous propose un point de vue très critique et très pertinent du mouvement pseudo écologiste "vert".



 Une nouvelle tendance dérangeante commence à émerger dans les villes et dans les communautés indigènes du « Premier Monde ». C’est une tendance qui conteste le vrai sens de l’éducation. Car, un peu partout dans le monde, les livres sont en train de disparaître des rayonnages des écoles.

Cela n’est pas dû à des réductions financières, mais à une éruption de « politiquement correct ». Les enseignants enlèvent des rayonnages des bibliothèques les livres sur les héros militaires, les explorateurs, les chasseurs et les conquérants, pour des motifs d’attitudes « impérialistes », « racistes » ou « sexistes », contribuant ainsi à l’aliénation et à la délinquance de leurs élèves mâles, et à une aliénation plus large de leur école vis-à-vis de la communauté qu’elle sert. En imposant cette forme de censure, les éducateurs « progressistes » affaiblissent les cultures locales, au lieu de les soutenir en ajoutant de nouvelles couches de connaissance. Leur travail devient contre-éducatif. Il sape les traditions confiantes, mais ne met rien à leur place excepté un vide rempli de cynisme, de nihilisme et d’un sentiment d’injustice.

Un exemple est une école du Labrador, au Canada, où la chasse est condamnée par les enseignants modernes d’éducation occidentale, en dépit du fait que les enfants sont des Inuits, un peuple sub-arctique qui a longtemps vécu de la chasse, et qui vénère les animaux qu’il chasse.

Les Inuits ne prétendent pas que leur société est idéale, mais elle a évolué légitimement. Pendant des siècles de vie comme pasteurs nomades, ils développèrent leur propre système social, leur propre loi et leur propre vision de la place de l’homme dans l’univers, qui fonctionna très bien jusqu’à ce qu’une culture plus puissante et arrogante commence à imposer sa volonté. Dans le passé, la principale menace pour l’identité inuit venait des missionnaires, ensuite des administrateurs qui supposaient que c’était toujours meilleur pour les gens de « s’installer » et de vivre dans des maisons, ou d’aller au supermarché au lieu de chasser dans des zones « lointaines » mieux adaptées à l’exploitation minière ou à des bases militaires. Aujourd’hui, elle vient des éducateurs occidentaux « progressistes », des militants et, ironiquement, des porte-parole des valeurs de « liberté » et de « droits ».

Dans le monde soi-disant développé, le désir des élites libérales occidentales d’imposer un modèle uniforme de société a créé de nouvelles divisions sociales. Il a produit des communautés fragmentées dont les troubles sont apparentés à ceux des « natifs » conquis. Dans les établissements inuits, l’alcoolisme, les ruptures familiales et la violence domestique sont maintenant endémiques, et le taux de suicide est le plus élevé dans le monde. Plus au nord, les Inuits qui ont retrouvé une certaine autonomie de gouvernement ont été réduits à dépendre de l’aide sociale à cause des attaques « environnementalistes » contre la chasse et le piégeage.

La pensée se trouvant derrière la sédentarisation forcée des Inuits était inspirée par la fausse croyance que l’histoire est une droite ligne de « progrès », avançant inévitablement, piétinant sans ménagement les particularités locales et les cultures distinctives, nous conduisant vers des unités de gouvernement toujours plus grandes et une culture toujours plus mondiale. C’est cette vision d’inévitabilité historique que la politique écologique, pour avoir un sens, devrait contester. Trop souvent, cependant, les écologistes s’allient au suprémacistes progressistes. Ils prétendent s’opposer à la mondialisation de l’économie, mais encouragent la mondialisation de la culture.

La politique des Verts devrait être culturellement conservatrice. Cela ne signifie pas qu’elle devrait être « de droite » au sens conventionnel. Cela signifie qu’elle devrait inclure une critique de l’idée de progrès, un désir de restaurer l’équilibre naturel pour l’économie, l’organisation sociale et la relation de l’humanité avec la planète. Les « High Tories » et les socialistes utopiques trouvèrent autrefois des motifs communs de s’opposer aux excès de la Révolution Industrielle. De même, aujourd’hui, un lien peut être forgé entre les conservateurs avec un petit « c » qui préfèrent la tradition au changement, le petit commerce aux grandes sociétés, et les socialistes qui préfèrent les communautés locales aux gouvernements centralisés, la coopération au planning centralisé.

Le vrai écologiste n’a pas du tout besoin d’être un animal politique, car ses idées devraient refléter la sagesse pratique des gens ordinaires. Il devrait croire, avec Aristote, que les institutions politiques évoluent organiquement et qu’il devrait y avoir des limites à la taille des Etats. Avec Edmund Burke, le critique de la Révolution Française, il devrait penser que les « droits » ont peu de signification sans racines culturelles, et que le seul vrai contrat social est « un partenariat non seulement entre ceux qui sont vivants, mais aussi entre ceux qui sont morts et ceux qui sont encore à naître ».
L’erreur faite par beaucoup de Verts modernes est de s’allier moins avec ceux qui souhaitent conserver les modes de vie traditionnels, et plus avec ceux qui souhaitent imposer un fondamentalisme « politiquement correct » qui donne à la mondialisation économique son soubassement culturel. Les fondamentalistes PC nient que les communautés humaines évoluent naturellement de manières différentes. Qu’ils soient de gauche ou néo-libéraux, ils placent les droits abstraits avant la sagesse accumulée.
Comme les mouvements totalitaires antérieurs, le politiquement correct moderne prospère sur la dénonciation rituelle. Ceux qui rejettent l’idée que les rôles masculin et féminin sont interchangeables sont « sexistes », ceux qui croient en une forte politique de défense sont « militaristes », ceux qui s’opposent au libre mouvement du travail et du capital sont « xénophobes ».

Les écologistes qui acceptent les actuelles définitions politiquement correctes du « progrès » agissent contre la logique sous-jacente de la politique « verte ». Car tout l’intérêt d’être Vert est de conserver les cultures, de reconnaître que la diversité humaine fait partie de la « biodiversité ». La politique des Verts devrait être fière d’être politiquement incorrecte, et de défier la tyrannie du progrès universel.
Aidan Rankin
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Commentaires
V
Bravo bravo bravo<br /> <br /> "la fausse croyance que l’histoire est une droite ligne de « progrès », avançant inévitablement, piétinant sans ménagement les particularités locales et les cultures distinctives, nous conduisant vers des unités de gouvernement toujours plus grandes et une culture toujours plus mondiale."<br /> <br /> "Le seul vrai contrat social est « un partenariat non seulement entre ceux qui sont vivants, mais aussi entre ceux qui sont morts et ceux qui sont encore à naître. »<br /> <br /> Merci beaucoup pour cet article, découvert au cours de mes périgrinations internestines ;)<br /> Je reviendrais!<br /> Bonne continuation...
S
Absolument! Puisque la biodiversité inclut aussi une diversité ethnique, ce que les pastèques (verts à l'extérieur, rouges à l'intérieur) s'efforcent de nier! L'écologisme ne devrait pas être un parti politique, mais un concept inhérent à chaque être humain qui se respecte! Seulement sur ce domaine, le christianisme et les autres religions du désert ont réussi leur desseins de nous faire croire supérieurs à la nature!
T
Cet article est éclairant de lucidité, les véritables écologistes (et j'en fait parti) sont bien de notre côté : IDENTITAIRE !
S
Profitons de pendre les verts tant qu'il nous reste encore des arbres.
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