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Europe identité
24 décembre 2004

Le solstice d'hiver Depuis la mémoire des temps,

Le solstice d'hiver

 

Depuis la mémoire des temps, les tribus les plus primitives fêtaient le jour le plus court de l'année, le 21 décembre, jour du solstice d'hiver à partir duquel le soleil remonte graduellement sur l'horizon. Dans le Nord et l'Est de l'Europe en particulier, les rites teutons, germains et celtes, organisaient, dans la joie, des fêtes pour le soleil renaissant, pour le feu et la lumière nécessaires à la vie, symboles de chaleur et de prospérité. A Rome aussi, du 19 au 26 décembre, les Saturnales étaient une période de réjouissance où 1'on s'offrait déjà des cadeaux et où on honorait des dieux.
Mais en 1'an 708 de Rome (vers moins 50 av. JC), un certain Jules César qui aurait bien voulu se faire roi et dominer Rome, voulut modifier le calendrier 1unaire du roi Numa pour le mettre en accord avec le cours du soleil. Il créa le calendrier julien, base de notre calendrier actuel. Le jour le plus court fut situé erronément le 25 décembre.
Le mithraïsme, d
´origine persane, fut importé à Rome en 68 av.J-C, par des légionnaires. Cette religion respectait les dimanches comme jours sacrés et célébrait la naissance de Mithra, dieu du soleil, le 25 décembre, " Dies Natalis Solis Invicti ".
L
´empereur Commode, 161-192, se fit initier aux mystères de Mithra.. Plus tard, en 274, 1'empereur Aurélien, conquérant en Orient, fut le premier empereur qui se soit fait diviniser de son vivant, voulant renforcer ainsi son pouvoir politique et spirituel sur les multiples diversités et sensibilités de son empire. Il imposa le culte du Soleil Invaincu comme religion d´état lors de la célébration du 25 décembre.

Le Noël chrétien

L´histoire ne nous apprend pas quand est né Jésus, ni d´ailleurs quelle fut exactement sa vie. Rebelle nationaliste juif contre Rome ? Prédicateur intégriste de la secte des Esséniens contre l´establishment en Palestine ? Personnage mystique et mythique formé par amalgame de diverses traditions messianiques locales ? Construction de l´esprit gréco-romain cherchant à mettre une certaine rationalité dans le foisonnement des superstitions orientales ?
Peu importe d
´ailleurs, sauf pour un historien rigoureux, puisque " Jésus " est un fait d´actualité encore au XXème siècle ; et les festivités de l´an 2000 nous le rappellent si nécessaire.
Certains textes historiques, et dans la mesure où l
´on peut s´y fier, amènent à penser que Jésus est né un jour d'hiver, dans 1'hémisphère occidental, après le recensement de Quirinus. " Achélaus régnait depuis peu en Judée ", ce qui permet de placer la naissance de Jésus entre 7 et 4 avant 1'an 1. Selon d´autres sources, Jésus serait né au printemps.
Lorsque, bien plus tard, l'empereur Constantin (306-334) instaurera le christianisme comme religion officielle de l'empire, les théologiens fixent tout "naturellement" la fête de la naissance de Jésus "Soleil de Justice" le 25 décembre, fête de 1'empire qui déjà reprenait la tradition solaire.
La première célébration connue de cette naissance date de 330, mais la première indication écrite de la célébration le 25 décembre se trouve dans une chronographie de 354 seulement.
L
´ère chrétienne ou ère de la Nativité a été inventée en 532 par Denys le Petit (ou le Scythe), qui plaçait la naissance du Christ le 25 décembre de l´année 754 de l´ère de la fondation de Rome. Denys en fit l´an 1 de l´ère nouvelle (il n´y a pas d´année zéro de l´ère chrétienne, comme d´ailleurs d´aucune autre ère).

En Gaule

Conquise de 59 à 51 av. JC, la Gaule voit ses structures sociales détruites par la romanisation qui lui apporte paix et sécurité face aux invasions germaines tout en limitant la liberté politique. La forte organisation religieuse des Celtes basée sur le rô1e des druides sera également ébranlée, ce qui permettra, para11èlement à la romanisation, une christianisation assez aisée dès la fin du 1er siècle.
Il y aura d
´abord l´introduction en Europe, par les légions romaines, du culte de Mithra, et qui préfigure le pré-christianisme des premiers siècles. Il y a d´ailleurs des ressemblances entre les deux cultes, ainsi, les premiers " martyrs " en Gaule sont souvent d´abord des légionnaires avant d´être transformés en " saints " ; quelques sanctuaires découverts en Europe du Nord en témoignent.
Puis il y aura l
´arianisme, également importé de Rome et d´Orient par les légions romaines. Arius était fondateur d´une des premières églises d´Orient. Mais l´arianisme se trouva ensuite condamné comme hérétique par le catholicisme romain selon les aléas du pouvoir impérial à Rome et Constantinople.
Quoiqu
´il en fut, fixée le 25 décembre par Rome, la fête de Noël sera confrontée à la fête du solstice d'hiver vécue le 21 décembre par la population locale.La fête païenne sera, de gré ou de force, graduellement interdite, et tout aussi graduellement, les rites, habitudes et légendes du solstice vont se déplacer vers le 25 décembre imposé par le dogme.
En fait, ce n'est que tout récemment, vers 1800-1850, que la fête chrétienne s'est réellement popularisée ici et dans le monde, suivant les conquérants, les missionnaires ou les émigrants européens.
En dehors de la messe commémorant la naissance de Jésus, pratiquement tous les détails de cette fête rappellent le solstice ou sont des éléments non-chrétiens d'origine que 1'on retrouve dans les contes et légendes populaires de 1'Europe occidentale.

Détails de la fête

Le Père Noël : Personnage légendaire totalement non-chrétien, il distribuait depuis longtemps des jouets et des friandises aux enfants sages de tout le Nord de l´Europe. Dans l´article consacré à " St-Nicolas " a été évoqué le personnage de Hellequin, le roi " sauvage " qui évolua en se dédoublant en St-Nicolas et Père Noël.

Le sapin : Arbre toujours vert aux "feuilles" persistantes, typique de nos régions, il était depuis longtemps un signe de vie éternelle et de victoire sur les ténèbres.La tradition 1'avait déjà fixe en 800, même si la première description ne date que de 1521.

Le gui : Plutôt attaché au Nouvel-An, son origine druidique est évidente.

Le repas de Noël était de tradition solsticiale chez les Teutons.

La bûche : Actuellement gâteau, c'est un rappel. de la bûche qui brûlait pendant la veillée et dont on recueillait les cendres car elles avaient des propriétés merveilleuses.

Les cadeaux : La coutume de s´offrir des cadeaux vient des Saturnales romaines.

La rose de Noël : L´hellébore noire est cette plante dont les feuilles refuges flamboyantes rappellent le feu et la. légende des plantes et buissons qui se mettaient à fleurir quand "renaît" le soleil.

D'autres éléments magiques proviennent des anciens récits populaires où 1'heure de minuit, heure des miracles, transforme tout événement insignifiant en quelque chose de particulier : 1'eau des puits se change en vin, les cloches souterraines se mettent à sonner, les abeilles vocalisent dans les ruches et les brebis s´agenouillent, les chevaux et les vaches parlent ensemble.

La crèche de Noël : Expression d'art local, elle rappelle ces représentations simplistes qui se jouaient devant 1'eglise. La messe sera. progressivement suivie d'une fête à domicile, et la représentation passera graduellement sur les fresques, les peintures et bientôt en 3 dimensions sous forme des crèches dans la maison.

Les chants de Noël aussi reprennent souvent la grande liberté des chants populaires et l'on y entend parfois des retours aux sources païennes, et toujours le rappel des hivers d'Europe occidentale quel que soit le lieu du monde où on les chante.

Le chant de Noël, par excellence, le "Stille Nacht" lui-même fut crée en 1818, en Allemagne, à Oberndorf, village de montagne isolé. Il fut composé par 1'instituteur en chef Franz Xavier Gruber et le jeune ecclésiastique Joseph Mohr qui voulaient créer une mélodie de circonstance pour leur village. Ils 1'accompagnèrent à la guitare, car les orgues de leur petite église étaient essoufflées. En langage moderne, ce chant a tous les éléments d'un "tube", paroles simples, simplification des événements, répétition de la dernière. phrase a chaque couplet et mélodie agréable a 1'oreille qui transmet la solitude et le sentiment d'attente imaginable en ce lieu perdu et à cette époque.

En résumé, si la date en fut fixée par César, et les rites par les traditions populaires parfois fort anciennes d'Europe occidentale, Noël reste une fête païenne (et ce mot n'a rien de péjoratif à notre avis), et, dans le monde, un signe d'occidentalisation plus ou moins avancée
N'oublions donc pas qu'avant d'être cette fête consumériste que nous connaissons à l'heure actuelle "Noël" fut tout simplement la fête païenne du solstice d'hiver et du soleil invaincu! Sol Invictus! Ce qui m'amène tout naturellement à souhaiter un joyeux Noël aux Chrétiens et une bonne fête du Jul aux Païens! Et n'oublions jamais que pour nous aussi, Européens, le soleil reviendra un jour comme il revient chaque année après le solstice d'hiver! Car l'histoire est cyclique comme toute chose en cet univers!

 

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